8 mars à la FUAJ. Des femmes dirigeantes dans le tourisme social
Le 8 mars, c’est la journée internationale des femmes. Pour nous, plus qu’un temps de partage, c’est un temps de visibilité de la présence des femmes qui travaillent à des postes clés à la Fédération Unie des Auberges de Jeunesse. Alors, pour le 8 mars, notre équipe a souhaité mettre en avant ces femmes qui œuvrent, chaque jour, dans notre association en tant que bénévole ou salariée.
Ici, on vous parle de chiffres sur la parité au sein de notre association et de nos valeurs. Rencontrez Anne, Magali, Alexandra, Elsa et Magalie qui vous partageront leurs expériences et leur vision de la FUAJ.
Le 8 mars, on parle d’inégalité ?
Et oui, le 8 mars, c’est avant tout l’occasion de communiquer sur des chiffres pour mieux comprendre les enjeux derrière les inégalités de genre. Pour les femmes, ces inégalités concernent les salaires ou encore l’accès à des postes à responsabilités par exemple.
Dans le secteur du tourisme, 81% des emplois sont féminins d’après la dernière étude du Cabinet Ithaque. Cependant, nous constatons que la part de femmes diminue dans les postes de cadres. En revanche, l’écart salarial est le même que dans les autres secteurs.
Alors, pour faire avancer le sujet vers plus d’égalité, nous pouvons compter sur de nombreuses associations. Notamment, l’association Femmes du Tourisme, engagée sur le sujet depuis 2005. En effet, l’organisme accompagne les femmes dans la recherche de belles opportunités de carrière dans ce secteur.
Et à la FUAJ, ça donne quoi ?
D’abord, les chiffres de 2021 montrent une parité respectée avec 51 % de femmes et 49 % d’hommes. D’autre part, parmi les plus hautes rémunérations, 6 sont des hommes et 4 sont des femmes. Enfin, l’écart total des différences salariales est de 14,9 %, un taux moindre par rapport aux chiffres de Eurostat qui comptabilise un écart de 16,5 % en 2021, en France.
D’ailleurs, sur le total des directeurs d’auberges de jeunesse 27,5 % sont des femmes. Il y a encore des progrès à faire mais ce chiffre tend à la hausse tous les ans avec, par exemple, Elsa, directrice de l’auberge de jeunesse HI Clermont-Ferrand, dernière arrivée dans le réseau. En définitive, une nouvelle directrice pour une nouvelle auberge de jeunesse et un challenge à relever !
Alors, pour le 8 mars, 4 de nos directrices d’auberges de jeunesse et la présidente de la FUAJ, Anne Gandais se livrent à vous ! Elles vous racontent ainsi : leurs parcours, leur intégration à la FUAJ et leur vision…
Le 8 mars, on fait la connaissance d’Anne, Présidente de la FUAJ
Depuis combien de temps es-tu présidente ?
Je suis présidente de la FUAJ depuis août 2020 et présidente de l’AAG Ille et Vilaine/Manche depuis 2016.
Ton parcours en quelques mots
Tout d’abord, j’ai une formation en Commerce International. J’ai travaillé dans une entreprise allemande puis, au service Approvisionnement/Coordinatrice de flux d’une entreprise japonaise. Ensuite, je suis devenue coordinatrice de projets sur ce même périmètre. Et depuis décembre, suite à un plan volontaire de départ, j’ai commencé une formation de 2 ans pour devenir Dirigeante Entreprise Économie Sociale et Solidaire.
Dans la dernière entreprise dans laquelle j’ai travaillé, j’ai pu mesurer la difficulté à gravir les échelons pour les femmes. En 2014, lorsque la loi sur la Parité a été votée, j’ai siégé à la commission égalité Hommes/Femmes de mon entreprise avec une autre collègue. En bref, j’ai fait des formations, me suis documentée et suis devenue la « féministe » de l’entreprise. Nous avons cependant réussi à faire signer une charte par tous les responsables et les membres du CSE.
Est-ce que tu te sens bien intégrée dans ta fonction au sein du réseau HI France ?
Oui pas de souci et mon statut de femme salariée, de femme élue et militante associative me permettent aussi de me positionner clairement. Avant de prendre une décision, je réfléchis toujours aux tenants et aux aboutissants.
Pour quelles raisons as-tu choisi de travailler à la FUAJ ?
Être bénévole n’est pas nouveau pour moi. En effet, j’ai commencé dès l’âge de 16 ans. Je me suis toujours investie bénévolement : déléguée de classe, membre du conseil d’administration de mon lycée, bénévole en association… Depuis 2001, je suis aussi conseillère municipale.
J’ai commencé à m’investir à la FUAJ via l’association locale AAG Ille et Vilaine-Manche. Je connaissais la directrice de HI Cancale et elle m’a mise en relation avec l’association locale. Puis, je suis entrée dans le Conseil d’administration en 2011 et ai participé à l’Assemblée Générale de la FUAJ à Paris. En 2016, j’ai intégré le Comité Directeur de la FUAJ et en 2017 je suis entrée au Conseil d’administration de l’UNAT Bretagne pour représenter la FUAJ.
En 2020, il fallait recréer une gouvernance associative (on était sous administration judiciaire). Or, impossible d’imaginer que la FUAJ soit liquidée par manque de gouvernance. Comme personne ne revendiquait la place de président, j’ai alors accepté d’endosser cette responsabilité. Mais je ne suis pas seule !
En quoi être dirigeante chez nous est différent par rapport à une autre entreprise ?
D’abord, pour monter une nouvelle équipe pour le nouveau comité directeur, on s’était fixé 2 objectifs : la parité (nous sommes 8 femmes et 7 hommes) et avoir au moins 3 personnes de moins de 35 ans (il y en a 4).
D’autre part, ce qui différencie la FUAJ d’une autre entreprise, c’est son appartenance à l’économie sociale et solidaire. Nous devons donc toujours garder à l’esprit les mots suivants : utilité sociale, coopération, ancrage local. Cela doit être adapté aux nécessités de chaque territoire et de ses habitants sans oublier les salariés.
Le 8 mars permet de remettre à l’ordre certains principes. La gouvernance doit être démocratique, nous devons toujours avancer dans l’intérêt général, dans le respect de chacune et chacun, il faut que l’ascenseur social puisse fonctionner, tout en acceptant aussi que certaines ou certains ne le souhaitent pas nécessairement. L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle est important pour moi.
On fait la connaissance de Magali, Directrice HI Serre Chevalier
Depuis combien de temps es-tu directrice d’auberge de jeunesse ?
J’ai pris mes fonctions en tant que Directrice de l’auberge de jeunesse HI Serre Chevalier en 2018 pour rouvrir l’auberge de jeunesse qui était fermée pour travaux depuis 5 ans.
Ton parcours en quelques mots
Je m’appelle Magali CRANGA, j’ai 40 ans et j’ai suivi des études supérieures dans la gestion et le sport. Tout d’abord, j’ai commencé ma carrière à l’UCPA dans la gestion de projets et la coordination d’ouvertures d’établissements sportifs. Puis, j’ai dirigé pendant un peu moins de 10 ans des établissements sportifs et de loisirs. En 2015, j’ai fait un nouveau choix de vie en venant m’installer dans les Hautes-Alpes. C’est en effet un territoire que j’affectionne beaucoup.
Est-ce que tu te sens bien intégrée dans ta fonction au sein du réseau HI France ?
Bien sûr, je me sens intégrée au sein du réseau HI France. Je pense y prendre ma part et participer positivement au développement du réseau quand cela est possible.
Pour quelles raisons as-tu choisi de travailler à la FUAJ ?
D’une part, j’ai décidé de travailler à la FUAJ pour tenter de donner du sens à mon métier. Autrement dit, je n’ai pas le souhait de travailler pour le secteur marchand privé. C’est un réel choix de mettre mes compétences et mon énergie au service d’une structure associative et d’œuvrer dans le milieu de l’économie sociale et solidaire.
En quoi être dirigeante chez nous est différent par rapport à une autre entreprise ?
En tant que Directrice de l’auberge de jeunesse HI Serre Chevalier, j’ai l’opportunité de travailler en autonomie et de pouvoir mettre en place un projet porteur de sens autour des valeurs de respect de la nature, de partage et d’ouverture aux autres. La différence avec une autre entreprise réside dans mon statut. En effet, je pense que dans une entreprise marchande, mes compétences, les responsabilités que j’assume ou encore mon investissement dans le travail seraient moins valorisés.
Aussi, nous faisons des groupes de travail sur les valeurs et initiatives associatives à la FUAJ. Selon moi, elles sont porteuses de sens et pas seulement le 8 mars !
Le 8 mars, on fait la connaissance d’Alexandra, Directrice HI Pontivy
Depuis combien de temps es-tu directrice d’auberge de jeunesse ?
Je suis directrice à l’auberge de jeunesse HI Pontivy depuis 6 ans (c’était le 15 février 2016) !
Ton parcours en quelques mots
Pour débuter, j’ai effectué un BEP vente action marchande (qui n’existe plus maintenant). Puis, j’ai arrêté les cours pour travailler à l’usine, puis comme commerciale ou encore vendeuse en boulangerie et dans une bijouterie de luxe… Ensuite, je suis partie pendant 4 mois à Saint-Tropez en tant qu’assistante de magicien (tour de lévitation, close-up, je ne donnerai pas les astuces ????).
Après cette expérience, je suis rentrée en Bretagne et j’ai travaillé à l’auberge de jeunesse HI Lorient en tant qu’agent d’accueil. A ce moment-là, j’ai repris des cours du soir afin d’obtenir un DAEU (équivalent BAC).
Est-ce que tu te sens bien intégrée dans ta fonction au sein du réseau HI France ?
Je pense être bien intégrée dans le réseau. Déjà lorsque j’étais agent d’accueil à HI Lorient, j’ai eu la chance de faire beaucoup de formations à Paris. Cela m’a permis, également, de rencontrer les collègues. Ce fut très enrichissant car nous pouvions partager nos expériences.
Pour quelles raisons as-tu choisi de travailler à la FUAJ ?
Je suis à la FUAJ car j’aime le métier que j’exerce mais aussi le contact humain et les rencontres. Toutefois, ce que j’apprécie le plus, ce sont les valeurs de la FUAJ. En effet, ce sont des valeurs qui me parlent et que je ne retrouverais pas forcément dans une autre entreprise ou association.
Le 8 mars, c’est donc l’occasion de clamer haut et fort nos valeurs qui sont celles de l’égalité et du partage, du tourisme social et solidaire.
En quoi être dirigeante chez nous est différent par rapport à une autre entreprise ?
Être directrice d’auberge de jeunesse, c’est différent par les valeurs, la cohésion d’équipe, l’esprit, la mentalité des clients et des collègues par exemple. Je suis fière d’être dirigeante à la FUAJ et, ainsi, pouvoir contribuer aux initiatives de (tout) genre sans faire de double sens ! Le 8 mars permet de nous rassembler autour de nos valeurs.
On fait la connaissance d’Elsa, Directrice HI Clermont-Ferrand
Depuis combien de temps es-tu directrice d’auberge de jeunesse ?
Je suis toute nouvelle car je suis arrivée il y a 3 mois en tant que directrice de l’auberge de jeunesse HI Clermont-Ferrand. J’ai eu la chance d’arriver sur ce projet de création et d’ouverture d’un auberge de jeunesse. Un challenge très intéressant !
Ton parcours en quelques mots
J’ai 32 ans et j’ai 12 ans d’expérience dans l’hôtellerie, le tourisme et la restauration. Durant ces années, j’ai eu de nombreuses opportunités et j’ai progressivement grimpé les échelons. En 2020, j’ai passé le diplôme de Responsable d’Exploitation Hôtellerie – Tourisme – Restauration. Par la suite, j’ai eu la chance de trouver un poste en quelques mois.
Est-ce que tu te sens bien intégrée dans ta fonction au sein du réseau HI France ?
Mon intégration s’est bien passée. Du fait de l’ampleur du projet d’ouverture, je suis arrivée sur un poste très prenant. Mais heureusement, j’ai la chance que tous les interlocuteurs soient à l’écoute, proches et bienveillants. On se sent valorisés, respectés et surtout écoutés. Ça fait vraiment du bien.
J’ai eu l’opportunité, durant mon intégration de me rendre dans les auberges de jeunesse du réseau HI France et cela m’a beaucoup plu. On sent une vraie cohésion d’équipe entre tous les membres de l’association.
Pour quelles raisons as-tu choisi de travailler à la FUAJ ?
En premier lieu, je me suis retrouvée dans le descriptif de la fiche de poste. J’ai trouvé que le projet était porteur de sens surtout au sein de ma ville, car je suis avant tout habitante et je crois au développement touristique et local de Clermont-Ferrand. De l’accueil de tous, aux animations et ateliers socio-culturels, j’espère que beaucoup de projets naîtront bientôt au sein de cette auberge de jeunesse.
En quoi être dirigeante chez nous est différent par rapport à une autre entreprise ?
De mes trois premiers mois au sein de la FUAJ, je peux dire que je suis contente d’intégrer une association qui met au centre de ces principes des valeurs de partage et d’égalité. Je suis, aussi, contente de pourvoir m’appuyer sur une charte éthique qui permet d’affirmer des valeurs et de les promouvoir, tant auprès des voyageurs qu’auprès des salariés.
Je trouve que le 8 mars est une journée importante pour notre équipe qui tend toujours vers plus d’initiatives et de projets d’égalité.
- Le 8 mars à Clermont Ferrand, retrouvez une exposition sur l’histoire de la femme à l’hôtel de ville.
On fait la connaissance de Magalie, Directrice HI Rouen
Depuis combien de temps es-tu directrice d’auberge de jeunesse ?
Je suis directrice de l’auberge de jeunesse HI Rouen depuis bientôt trois ans.
Ton parcours en quelques mots
Diplômée d’un BTS gestion PME/PMI, j’étais auparavant directrice d’une structure regroupant plusieurs activités dont une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) et une auberge de jeunesse affiliée à la FUAJ.
Est-ce que tu te sens bien intégrée dans ta fonction au sein du réseau HI France ?
Bien sûr, dès mon arrivée au sein du réseau HI France, mon intégration a été naturelle et immédiate !
Pour quelles raisons as-tu choisi de travailler à la FUAJ ?
Ayant travaillé précédemment dans une auberge de jeunesse affiliée à la FUAJ, mon souhait de rejoindre la fédération était évident car je partage les valeurs de la charte éthique.
En quoi être dirigeante chez nous est différent par rapport à une autre entreprise ?
Rejoindre la FUAJ a été pour moi un moyen de travailler dans la convivialité et la solidarité et d’y trouver un épanouissement à la fois professionnel et personnel.
Ici, le 8 mars c’est toute l’année : nous discutons, nous partageons nos points de vue et nous essayons de faire avancer les choses vers plus d’égalité.
- Le 8 mars, retrouvez la programmation « Rouen donne des elles ».
Le 8 mars, c’est enfin l’occasion de vous inviter à vous rendre en auberges de jeunesse et à participer à nos événements et activités associatives, solidaires et socio-culturelles.
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